La Grèce Imposera de Nouvelles Restrictions aux Mineurs sur Internet

La Grèce s’apprête à mettre en œuvre de nouvelles restrictions radicales concernant l’activité en ligne des mineurs, à partir d’octobre 2025. Selon ce plan, les enfants de moins de 15 ans seront automatiquement bloqués pour accéder aux réseaux sociaux, tandis que les moins de 18 ans feront face à des barrières pour les sites promouvant ou vendant des jeux d’argent, de l’alcool, du tabac et de la pornographie. Ces mesures, qui placent le contrôle au niveau de l’appareil plutôt que sur les plateformes de médias sociaux elles-mêmes, feront de la Grèce le premier membre de l’Union européenne à introduire un tel cadre. Contrairement à l’Australie, où les plateformes de médias sociaux imposeront des limites d’âge en exigeant une vérification d’identité, le modèle grec est intégré directement dans les appareils. Les parents auront la responsabilité d’activer les contrôles en enregistrant les informations de leur enfant. Une fois activée, l’application Kids Wallet du gouvernement déterminera l’âge de l’utilisateur et appliquera des filtres automatiques. Pour les utilisateurs de moins de 15 ans, cela signifie que des applications de médias sociaux telles que Facebook, TikTok, Instagram et X seront entièrement bloquées. Pour ceux âgés de 15 à 17 ans, le même système empêchera l’accès aux sites de jeux en ligne, aux divertissements pour adultes, aux détaillants d’alcool et de tabac, ainsi qu’aux services de rencontres comme Tinder. Des sources gouvernementales ont confirmé que l’application Kids Wallet s’intègre au registre numérique de la Grèce, permettant une vérification de l’âge sans heurts. Comme l’a expliqué le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, l’initiative offre aux parents « une application de contrôle parental facile à utiliser pour l’utilisation des médias sociaux », tout en transférant la responsabilité des plateformes aux appareils. La Commission européenne a été étroitement impliquée dans le test des systèmes de vérification d’âge dans plusieurs États membres, dont la France, l’Espagne, le Danemark et l’Italie. La Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a souligné l’importance de ces essais, notant que l’UE collaborera étroitement avec l’Australie, qui en octobre 2025 mettra en place sa propre interdiction de l’utilisation des médias sociaux pour les moins de 16 ans. Von der Leyen a décrit les règles australiennes comme « la première interdiction pionnière des médias sociaux au monde » et a déclaré que l’Europe apprendrait de son application. Une délégation de la Commission européenne est attendue à Athènes pour examiner les préparatifs de la Grèce et échanger une expertise technique. L’objectif de l’UE est d’assurer une cohérence entre les États membres, tout en permettant des différences dans l’exécution. En avançant en premier, la Grèce se positionne comme terrain d’essai pour la région. Mitsotakis a constamment souligné les risques d’une utilisation non limitée des médias sociaux. Prenant la parole lors d’un événement de l’ONU organisé par l’Australie, il a averti : « Nous menons la plus grande expérience non contrôlée jamais réalisée sur les esprits de nos enfants. Nous ne savons pas quelles seront les conséquences, mais nous sommes presque certains qu’elles ne seront pas positives. » Il a également soutenu que « nous ne pouvons pas invoquer les difficultés à mettre en œuvre ces politiques comme excuse pour ne rien faire face au problème. » Le Premier ministre a pointé des initiatives antérieures, telles que l’interdiction des téléphones mobiles dans les écoles, qu’il a décrites comme ayant un « impact transformateur sur l’expérience éducative. » Ces mesures, a-t-il ajouté, montrent la détermination de la Grèce à affronter les dangers des plateformes numériques de front. Les autorités grecques ont été en discussions avec les grandes entreprises technologiques, y compris Google, pour explorer les meilleures méthodes de mise en œuvre. Bien que les entreprises aient proposé des propositions, les décisions finales reviendront au Premier ministre. Selon le ministère de la Gouvernance numérique, l’approche s’appuiera fortement sur la technologie de l’UE et l’adaptera aux systèmes nationaux de la Grèce. Alors que le cadre australien oblige les plateformes elles-mêmes à prendre leurs responsabilités, l’approche grecque est considérée comme plus stricte à un égard clé : elle bloque les mineurs même s’ils tentent de consulter du contenu sans se connecter, une faille qui existe toujours dans le plan australien. L’impulsion pour des restrictions survient alors que les preuves s’accumulent sur le fait que le défilement compulsif sur des plateformes comme TikTok a des effets néfastes sur les jeunes utilisateurs. Les études ont lié l’utilisation excessive de contenus vidéo courts à des troubles de l’attention, de l’anxiété, de la dépression et à une baisse de la performance scolaire. Les experts affirment que les algorithmes encouragent la surconsommation en libérant constamment des « bouffées » de dopamine, dans un processus comparé à des substances addictives. Mitsotakis a qualifié cela de « majorité à l’ère numérique », soutenant que les dirigeants ont le devoir d’agir sur la base des résultats scientifiques. Il a également appelé à la coopération internationale, avertissant que l’exposition non contrôlée à un contenu manipulateur et à des prédateurs constitue un défi mondial. Avec l’échéance d’octobre approchant, la Grèce semble prête à devenir le premier pays de l’UE à mettre en pratique ces idées, redéfinissant la manière dont les mineurs interagissent avec les médias sociaux et d’autres plateformes en ligne.

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